Florence Lodovici, chef d’établissement de l’Institution Saint Denis depuis 2008, connaît le moindre recoin de l’établissement. Rien ne peut lui échapper, elle est les yeux et les oreilles des lieux. Une posture impressionnante qui lui vaut un respect et une autorité certaine.
Et pourtant, comme nous tous, Florence Lodovici a ses petites habitudes qu’elle se cache bien de partager.
Chuuut ! On découvre tout ça discrètement ensemble.
« Ça commence bien ! Qui va lire cette interview ? » [rire]
Je danse ! Je l’avoue, je danse en descendant les premières marches des escaliers tous les matins. Je fais mes petits entrechats jusqu’à ce que je croise les premiers élèves et là, évidemment, j’arrête…
Je passe ensuite jusqu’à la fenêtre du bureau de Samba, sur laquelle je tapote énergiquement comme pour rythmer une belle journée, avant d’arriver dans mon bureau. Et cela, tous les matins, quoiqu’il arrive ! [rire]
J’en ai d’autres… Mais chut !
Ah citron !
Je me dis, tous les ans, que c’est une grande fierté, c’est indéniable, mais c’est passé beaucoup trop vite. J’aimerais les garder encore un peu, on s’attache si vite et ils partent si vite également.
Je garde le souvenir d’un petit garçon brun, le regard sombre, arrivé à la maternelle en 2010. Le premier jour, il ne voulait pas lâcher ma main, sans quoi il pleurait. Je l’ai donc accompagné pour le rassurer. Nous avons dû faire plusieurs tours de la cour et, lorsque je pensais pouvoir lâcher sa main, il hurlait : « Tu ne me lâches pas, tu ne me lâches pas ». Cette phrase m’a tellement marqué que je ne l’ai jamais lâché.
[rire] Oui, jamais ! Je continue encore aujourd’hui à prendre de ses nouvelles.
C’est une des raisons pour laquelle nous proposons des classes à double niveau, car il est essentiel de laisser les enfants prendre le temps dont ils ont besoin pour évoluer.
Sans réfléchir, j’ai envie de dire Sheila [éclat de rire]. C’est à elle que je pense là, maintenant.
Plus sérieusement, j’aime beaucoup Jean-Jacques Goldman pour la puissance de ses textes.
Et je vais peut-être vous surprendre, mais aujourd’hui, de manière plus moderne, j’aime écouter la talentueuse Zaho de Sagazan.
C’est une délicieuse surprise de découvrir une artiste si complète et qui me touche tant avec la profondeur de ses textes.
[Grands yeux] Oh, éperdument… Ce sont les mathématiques.
Si j’avais dû passer les mathématiques au BAC, je ne l’aurais sans doute jamais eu.
Mais franchement, c’est une matière dans laquelle je me suis ennuyée avec conviction [rire]. Je garde le souvenir d’une enseignante qui était aussi mauvaise que moi dans cette matière. Et pourtant, dans mon parcours, j’ai rencontré des professeurs bien plus passionnés et passionnants qui auraient pu me faire aimer la matière.
Bateau à voiles !
Tant que l’on n’a pas tout fait, c’est comme si on n’avait rien fait.