Jean-Louis FAURE, président de l’OGEC Institution Saint Denis, n’a jamais quitté la Croix-Rousse, il en a fait son cocon, sa famille, au même titre que l’Institution Saint Denis.
Il revient pour nous, sur des moments qui ont marqué son passage dans notre établissement.
L’impression d’être chez moi. J’y ai étudié, malgré un court passage, mais j’y ai surtout travaillé, tous les jours depuis 25 ans. J’avais 4 ans la première fois que j’ai foulé les parquets des salles de classe, et à 65 ans j’ai le sentiment d’être à la maison. L’Institution Saint Denis c’est pour moi une histoire familiale. Ma fille travaille ici, mes petits-enfants sont scolarisés ici… Je les vois tous les jours, bien plus qu’à la maison.
J’ai encore l’odeur de la primaire en mémoire. Je me souviens de cette odeur de parquet, mélangée à celle de la colle Cléopâtre qui toutes deux parfumaient les salles de classe de primaire. Certaines classes ont gardé cette odeur d’ailleurs.
C’est un souvenir que je garde, même 55 ans après.
[Rire] Une bêtise ? Ce n’est pas simple.
Je me souviens à l’époque, notre professeur de gymnastique nous courait après à la fin de chaque cours pour nous faire sortir du gymnase. Mais amusé comme nous l’étions, on se cachait sous les tapis. À l’époque, c’était une bêtise !
Le sport. J’ai commencé à découvrir la gym et le basket à l’institution Saint Denis et je n’ai jamais arrêté. Le sport a changé ma vie, il l’a écrit.
En bon sportif, j’avais toujours ma barre chocolatée avant les cours de sport vers 17-18h. C’était mon petit rituel.
[Dans ses pensées] Oh, ça remonte à loin, mais c’était une très belle histoire !
Nous avons eu un chien, un beauceron, lorsque j’avais 12 ans.
Il a été dressé pendant une année pour accompagner mon père qui était non-voyant. Ce chien était impressionnant. Naturellement, il s’est occupé de lui, il l’a accompagné dans son quotidien, il lui a permis de s’approprier cette nouvelle vie avec un handicap. Très rapidement, il a fait partie de la famille.
Je me souviendrai toujours de son intelligence. Il était mon meilleur ami, mon compagnon de l’adolescence qui me suivait partout. Il me comprenait !
J’en ai une en particulier, une qui m’est très chère ! C’est la citation que j’ai évoquée à la mort de mon père : « Tout est possible ». Mon père était un exemple pour moi, une force de la nature. À l’âge de 16 ans, suite à une blessure, il a perdu l’usage de la vue. Ça a changé sa vie, mais ça a surtout renforcé l’homme qu’il était, qu’il deviendrait.
Il a eu un parcours impressionnant, il n’a jamais baissé les bras, oubliant parfois son handicap. Il a été une source d’inspiration pour moi.
Il m’a appris à nager, à plonger, on a fait du tandem ensemble… et ce, malgré son handicap. Il était fort, inspirant, Il m’a toujours tiré vers le haut.
Cette citation, c’est lui : « Tout est possible. »