“Mon aventure avec l’Institution Saint Denis a commencé en petite section… et elle n’a jamais vraiment cessé !”
Lolita Thevenin, Responsable des Ressources Humaines (et super-héroïne des situations improbables), nous offre un moment aussi sincère que drôle.
Entre souvenirs de sieste explosive et confidences de RH (pas toujours très RH), découvrez un portrait aussi pétillant qu’attachant.

Je m’appelle Lolita THEVENIN, j’ai récemment soufflé mes 40 bougies (aïe… mais avec style !). Je suis responsable des ressources humaines à l’Institution Saint Denis Croix-Rousse et je m’occupe aussi des dossiers des élèves à besoins éducatifs particuliers (EBEPH). Je suis arrivée dans ce poste il y a un an, mais je fais partie des murs depuis bien plus longtemps !

Mon aventure avec Saint Denis a commencé en… petite section. Oui oui, j’y ai été élève jusqu’au collège ! J’y suis revenue en 2014 comme AESH puis surveillante au collège, avant de reprendre mes études pour devenir professeure des écoles.

Et l’histoire ne s’arrête pas là : mon père avait une entreprise de nettoyage qui intervenait ici pendant… 25 ans ! Il est aujourd’hui à la retraite… mais pas vraiment : il est président de l’OGEC depuis un an. Une vraie saga familiale !

NDLR : Pour ceux qui suivent, on l’a interviewé il y a peu 😉 à lire et relire ici.

Cerise sur le gâteau : mes deux filles sont, elles aussi, élèves à Saint-Denis. La boucle est bouclée !
[sourire complice]

NDLR : Allez Lolita, trêve de nostalgie, passons aux questions qui piquent !

[elle rit déjà]

Des pépites, j’en ai des tonnes, surtout en maternelle ! J’aurais dû écrire un livre… Vraiment.

Mais l’anecdote que je ressors toujours en soirée, c’est celle-ci : j’étais aide éducative en grande section. Un petit garçon débarque un matin, l’air désespéré : « Lolita, j’ai mon pantalon qui me gêne. »

Je l’emmène aux toilettes pour comprendre. Et là… je découvre que son pantalon est à l’envers. Littéralement. Les poches derrière devant, la braguette dans le dos. Pas très pratique.

Je lui explique doucement qu’il a dû se tromper en s’habillant. Il me regarde, les yeux remplis de détresse et me lance : « Mais c’est papa qui m’a habillé ce matin. »
[éclat de rire]
Fou rire garanti, encore aujourd’hui rien que d’y penser, je vois encore son regard !

Oh non, pas les copies ! [rire complice]

Ce qui me manque, c’est la spontanéité des enfants. Leur façon de s’exprimer sans filtre, avec ce naturel qu’on perd avec l’âge…

Je me souviens des maternelles qui me disaient, alors que j’étais lessivée : « Maîtresse, je t’aime. Maîtresse, t’es la plus belle. »
Impossible de mal démarrer une journée après ça.

Aujourd’hui je suis RH… et, étonnamment, plus personne ne me dit que je suis la plus belle en rentrant dans mon bureau.
[sourire ironique]

NDLR : C’est bien noté Lolita. Message subliminal à qui veut l’entendre.

[elle réfléchit intensément… puis claque des doigts]

Alors là, attention révélation…
Buffy contre les vampires.

Oui oui. Parce que parfois, j’ai vraiment l’impression de combattre des forces obscures. Pas des vampires, mais des problématiques en tout genre, qui débarquent sans prévenir. Et hop, je dois switcher d’un dossier RH à un accompagnement EBEPH à la vitesse de l’éclair.

C’est officiel : appelez-moi Lolita contre les problématiques.
[elle tente une voix dramatique façon série US… et éclate de rire]

NDLR : Faut pas nous le dire deux fois !!

[chuchote]
J’en ai eu plein. Trop même…

[elle cherche dans ses souvenirs, l’air un peu gênée, puis se souvient avec un sourire]

Ah oui ! Un grand moment reste gravé. La sieste, ce moment sacré de calme absolu. Silence religieux… jusqu’à ce qu’un petit laisse échapper un bruit très… disons… expressif, intime. (Oui, ce genre de bruit.)

Et là, deux réactions :

les dormeurs, stoïques.
et les semi-dormeurs qui se redressent, l’air perplexe : « Maîtresse, t’as entendu ? C’était quoi ? »

Et moi, en PLS, obligée de ne pas rire sous peine de déclencher une épidémie de fou rire. J’ai tenu… deux secondes. [rire coupable]

Confiserie, à fond les ballons ! Quelle question ! [grimace genre « est-ce qu’on peut vraiment hésiter là-dessus ? »]

[elle plisse les yeux]
« Boomeuse ? »

NDLR : Ah, la rédaction t’informe que… au vu de ta réaction… tu l’es officiellement.

[explosion de rire]

Ah oui je vois, c’est très simple alors, il y en a eu tellement. Je crois que le pire, c’était quand j’étais en CM2. Les élèves parlaient entre eux en chuchotant avec des mots complètement inconnus chez Larousse. Je ne saurais même pas les répéter !

Et dans ces moments-là, j’étais convaincue qu’ils parlaient de moi. Ce qui n’était sûrement pas le cas… enfin… j’espère. Enfin, pas sûre.
[fou rire nerveux]

[elle fouille autour d’elle…]
Un dessin. Un petit jouet. Une photo. Un autre dessin.

En fait, ici, tout est inutile… mais tout est indispensable. Ce sont des souvenirs d’élèves, de mes filles, des petits bouts de vie que j’aime garder autour de moi. Ça donne du sens. Et du sourire.
[elle soupire, attendrie]

[elle lève les yeux au ciel, désespérée par elle-même]

Alors là, facile : je me trompe constamment de prénom.

Dans ma tête, tout est clair. Mais alors, ce qui sort de ma bouche… pas du tout ! Dernier exemple : j’entre en salle des profs, motivée, et je lance à Bernard :
« Bonjour Jack ! »

Réponse glaciale :
« C’est Bernard. »

[blanc. Gros moment de solitude]

Et moi, comme toujours, je rame et je rêve de disparaître dans un buisson. Ou sous une pile de dossiers. Ou les deux.
[rire gêné]

NDLR : Merci à Lolita contre les problématiques pour ce moment aussi drôle qu’attendrissant.

[elle sourit]
Ahhh déjà ? J’ai adoré les questions ! Vraiment très fun à faire. Merci !